Au mois de juillet (dates à venir très prochainement) je vais co-diriger un stage avec Jacques Famery, enseignant et créateur d’architecture. Ma contribution à ce stage concerne le sujet Network Thinking et Minimalisme: deux nouveaux outils pour le création et la vie personnelle. Voici une petite description qui résume mon approche.
Le mois dernier, invité par l’association Assaut Vert, j’ai participé à une conference titrée ARCHITECTURE PARAMÉTRIQUE ET ARCHITECTURE PARTICIPATIVE [PDF]. Entre autres, j’ai présenté le projet d’architecture open source AIR TREE COMMONS, auquel j’ai participé en collaboration avec Ecosistema Urbano. Or, dans le cadre du festival du “vert, ça y est!” (du 21 au 25 mai 2012), l’association Assaut Vert réalise une plateforme de travail à l’échelle 1:1 pour l’école de Versailles et souhaite la rendre disponible, modifiable et repliable dans d’autres écoles d’architectures, selon l’approche OPEN SOURCE. Continue reading COMMENT DEMARRER UN PROJET D’ARCHITECTURE OPEN SOURCE
Dans le dernier mois, notre travail For All the Cows a été pas mal publié et ce fait nous a permis de rentrer en contact avec des personnes et des blogs intéressants qui ont fait pas mal avancer nos réflexions. Entre elles, vendredi à Paris nous avons rencontré Louis, ingénieur génie urbain et étudiant d’architecture à Lyon, qui voudrait travailler, lui aussi, sur l’idée de décroissance en architecture.
Avec ce post nous voulons rassembler des liens et des références utiles à ce sujet.
Dans For All The Cows (PDF ci-dessus) nous essayons de voir comment traduire la notion de décroissance en architecture. Le projet a été initialement inspiré par les écrits de Serge Latouche, en particulier par l’article “Pour une société de décroissance” qui commence ainsi:
“Mot d’ordre des gouvernements de gauche comme de droite, objectif affiché de la plupart des mouvements altermondialistes, la croissance constitue-t-elle un piège ? Fondée sur l’accumulation des richesses, elle est destructrice de la nature et génératrice d’inégalités sociales. « Durable » ou « soutenable », elle demeure dévoreuse du bien-être. C’est donc à la décroissance qu’il faut travailler : à une société fondée sur la qualité plutôt que sur la quantité, sur la coopération plutôt que la compétition, à une humanité libérée de l’économisme se donnant la justice sociale comme objectif.”
Il y a quelque jours, dans le blog complexitys j’ai formulé la question suivante:
Alors, peut-on penser à une architecture de la décroissance? La question est difficile. Pour l’instant, on nous a bien vendu l’idée d’une architecture durable, mais comme Serge Latouche explique avec une logique irrépréhensible, le développement ne peut pas être durable, pour le simple fait que notre planète est limitée et non infinie. Il y en a alors qui commencent à mettre des points d’interrogation. Non plus “Architecture Durable” mais “Architecture Durable???” – superbe texte en espagnol de la journaliste Ethel_Baraona dans lequel on lit cette phrase prise d’un entretien de José Manuel Naredo“Nous en sommes exactement au même point qu’il y a 10 ans, parce que nous avons conservé toute cette mythologie de la croissance et parce que l’idée de la durabilité a été traité de manière trompeuse.”
D’autre part, le collectif #thinkark propose de re-penser la figure de l’architecte, et en particulier ils parlent souvent de ces architectes qui ne construisent pas.
Les CTRLZ – le nom vient de la combinaison de touche logicielle utilisée quand on commet une erreur et on veut “revenir en arriéré” – suivent ce même discours, en proposant avec leurs projets non seulement des bâtiment mais un modèle de vie différent, basé sur les relations, l’autoproduction, la vision de l’architecture comme acte politique. Des thèmes surement pas nouveau, mais qui semblent être particulièrement d’actualité en époque de crise économique et, en même temps, de révolution numérique (”La communication est architecture”).
Effectivement, la question de la décroissance en architecture est très compliquée. Si l’architecture se limite à la construction, il est évident qu’elle ne peut que produire de la croissance. C’est pourquoi j’ai envie de citer parmi les références pour une architecture de la décroissance, le mouvement d’avant-garde né en Espagne nommé #thinkark, qui propose de repenser le métier de l’architecte à l’époque de la révolution digitale e des la crise économique. #thinkark pense que l’architecture n’est pas que de la construction, ou bien que la construction de l’architecture et des espaces ne peut pas seulement dépendre de la matière – espaces hybrides et sensibles.
Bien sur, notre système capitaliste en agonie, essaye d’appliquer aux idéaux écologiques les mêmes notions de croissance, soit de surconsommation – Louis nous parlait de technocratie – : c’est comme-ça qu’on obtient les villes à consommations zéro dans le désert ou les architectures spectacles.
Je liste ci-dessous, de façon un peu libre et aléatoire certains autres références utiles pour la décroissance de l’architecture”.
1 / Ecosistema Urbano, agence d’architecture de Madrid qui travail avec une méthodologie d’acupuncture urbaine (petites interventions ponctuels, ils ne construisent du bâtiment que si nécessaire). Ils pensent que l’architecture n’est pas que le construit, mais elle se fait aussi par la culture, la communication, le social. Ci-dessous une image de leur Ecoboulevard (arbre d’air?), projet que je définirais socio-climatique…:)
2 / Ethel Baraona Pohl, web-journaliste, à suivre sur son blog, sur arkinet et aussi sur twitter.
3 / Meipi – espaces collaboratifs, cartographie citoyenne hyperlocal, parce que l’architecture de la décroissance ne peut qu’être participative.
7 / Guerrilla gardening, un mouvement d’activisme politique, utilisant le jardinage comme moyen d’action environnementaliste, pour défendre le droit à la terre, la réforme agraire, la permaculture.