Extrait de la contribution de IMAGINARIO pour Hyperurbain:
La notion de « modernité liquide » a été utilisée par Bauman pour décrire l’époque contemporaine au sens de liquéfaction et déstructuration de la société. Ce concept est particulièrement adapté pour décrire la vision de la transformation d’une modernité « solide », stable e répétitive vers une modernité « liquide », flexible e inconstante. Dans ce mode liquide les structures sociales ne durent pas assez longtemps pour se solidifier et elles ne fonctionnent plus comme référence pour les comportements humains. Cette nouvelle modernité est caractérisée par la fragmentation des vies et elle exige aux individus d’être flexibles et capables de changer d’endroit, d’emploi, de valeurs. Dans ce sens, les pensées de Bauman soulignent tous ces aspects de notre société qui la rendent inquiète et tendue, comme la perte des repères sécurisant et la globalisation de l’industrie et de la culture de la peur.
D’autre part, Alessandro Baricco décrit dans « Les Barbares » une véritable « mutation génétique » de la dernière génération. Celle qu’on peut appeler la génération d’Internet semble avoir reconstruit un nouveau vocabulaire culturel et éthique. Ces barbares n’ont pas d’âme et changent (d’endroit) sans-arrêt, leur vie ne trouvant un sens que dans le « passage » d’un point à l’autre. Ils respirent avec « les branchies de Google » et ils vivent dans le monde physique avec une approche intelligemment déduite à partir de la virtualité d’internet, c’est-à-dire par une multiplication de « systèmes passants »[5].